Ce 8 mars 2023 le Collect.i.e.f 8 Maars appelle les femmes* à la grève partout en Belgique. Pour la cinquième année des milliers de femmes* se mobilisent dans le pays pour dire : « quand les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête ».
Mobilisons nous entre collègues, voisines, amies, militantes. Ensemble soyons solidaires, puissantes et entendues.
Nous sommes actuellement dans un contexte de crise sociale, énergétique, économique, climatique et politique sans précédent. Ces crises qui affectent particulièrement les femmes, les minorités de genre, les personnes racisées, migrantes ou porteuses de handicap nous obligeant à nous unir.
Nous portons un combat qui n’a pas de frontières ! Nous sommes solidaires de toutes les femmes du monde entier.
LA GRÈVE DES FEMMES* C’EST QUOI ?
On reprend cet outil historique de lutte dans un contexte de mobilisation des femmes internationale pour visibiliser le rôle important que joue le travail des femmes dans le fonctionnement de cette société. Nous sommes toutes des travailleuses, que ce soit des travailleuses salariées, indépendantes, informelles, non payées, domestiques, etc…
POURQUOI EST-CE TOUJOURS NÉCESSAIRE DE SE MOBILISER ET FAIRE GRÈVE EN 2023 ?
– Pour assurer une vie digne : salaire, pension, pouvoir d’achat.
En 2023 une femme gagne toujours annuellement 23% de moins (tous secteurs confondus) qu’un homme. 43% des femmes travaillent à temps partiel pour 11% des hommes. Pourtant, seule une minorité d’entre elles l’ont réellement choisi.
A la retraite, en moyenne une femme gagne en moyenne 400 euros de moins qu’un homme. La réforme actuelle des pensions minimums pourrait même augmenter encore les inégalités femmes-hommes.
Dans ce contexte de crise économique, les factures deviennent impayables et le coût de la vie ne cesse d’augmenter. Nous devons bloquer l’augmentation des factures, pas nos salaires.
Assez de ces inégalités qui nous précarisent.
– Pour repenser les services publics et revaloriser des métiers dans lesquels les femmes sont surreprésentées. Trouver des solutions collectives pour permettre un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Insuffisance de places dans les crèches, travailleuses sociales à bout, hôpitaux en détresse.
Assez de la destruction des services publics et dévalorisation des métiers de soin qui font peser une responsabilité collective quasi exclusivement sur les épaules des femmes*
– Pour la libre disposition de nos corps et l’accessibilité à des services de santé pour toutes.
La loi de l’avortement reste toujours restrictive et peu accessible pour les plus précaires d’entre nous et les femmes migrantes. Avorter est un droit fondamental. En Belgique, nous attendons toujours la dépénalisation complète de l’IVG.
Protections hygiéniques taxées à 21%. Faiblesse du programme de l’éducation à la sexualité et la prévention des violences sexuelles et sexistes. Climat transphobe, homophobe persistant sans structure d’écoute et ni accueil réel des victimes. Assez qu’on se mêle de nos corps et de nos vies.
– Pour la fin des violences faites aux femmes*
En 2022, 22 femmes* sont mortes pour le fait d’être femme*. 20 plaintes sont déposées par jour pour violences conjugales. Le dysfonctionnement et manque de financements des structures d’accueil, lenteur administrative et politique isole et met en danger les femmes*.
Assez des féminicides, des meurtres de femmes* parce qu’elles sont femmes*. Assez de la complicité politique et juridique dont les auteurs bénéficient. Assez des violences médicales et gynécologiques, et des difficultés d’accès aux soins. Assez des violences physiques et psychologiques (domestiques, sexuelles, dans le couple, harcèlement de rue et au travail…)
– Pour la défense du vivant, le respect de notre terre et contre l’effondrement de la biodiversité
Cet été, nous avons vu brûler nos forêts, vécu des sécheresses et des inondations colossales. Depuis le mois de juillet nous épuisons les ressources de la planète. Cet hiver, nous assistons à l’absurdité du mondial au Qatar et au désastre de la COP27.
Assez de l’inaction politique, des promesses non tenues, des 1% des plus riches qui détruisent notre planète avec la complaisance des Etats.
– Pour un accueil et des politiques migratoires dignes et la lutte contre le racisme qui nous divise.
Des milliers de personnes, dont des femmes et enfants dorment dans la rue. Coupes budgétaire, politique migratoire inhumaine, parcours impossible pour les Mineurs Non Accompagné.e.s et les sans-papiers. Assez des politiques racistes qui enferment, condamnent à la pauvreté et tuent. Régularisation pour toutes !
UNE GRÈVE DES FEMMES* ? COMMENT PARTICIPER ?
Pour exiger des mesures concrètes et efficaces contre ces inégalités structurelles, le Collecti.e.f 8 Maars appelle les femmes* à la grève. Cela peut se faire de différentes manières. Le jour du 8 mars, vous pouvez arrêter de travailler sur votre lieu de travail, ne faire aucune tâche domestique chez vous, ne pas participer au cours. Être solidaire avec les femmes* en grève, mais aussi avec celles qui ne peuvent jamais s’arrêter !
Nous appelons tout le monde à organiser au sein et/ou en dehors des lieux de travail des actions symboliques, des assemblées, des rencontres, des manifestations, des flashmobs, à faire du bruit. Décorez votre balcon, votre lieu de travail, votre ville. Faites une publication sur les réseaux sociaux sous l’hashtag #8M2023. Participez à une action locale, organisez des garderies afin que toutes puissent se rendre à des actions. Marquez le coup. Arrêtez-vous 1h ou 1 journée complète, pour démontrer que lorsque les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête. »
Pour des actions sur votre lieu de travail, prenez contact avec votre organisation syndicale pour voir quelles sont les modalités pratiques de la couverture de grève.