Quatre millions de salarié-es belges sont concerné-es par les négociations salariales en cours. Le patronat plafonne la marge de négociation à 0,4% d’augmentation, un montant ridicule au regard de nos besoins et de la richesse que nous créons chaque jour. Cette marge est contraignante et limite donc l’augmentation salariale dans tous les secteurs du privé, sous peine d’amendes.
La pandémie l’a encore démontré, ce sont les métiers les moins valorisés qui sont « essentiels » à notre société : les soins aux enfants et personnes âgées (« care »), la santé, la distribution… Ce n’est pas par hasard que ces emplois sont mal payés, et qu’une majorité de femmes* assume gratuitement des tâches similaires en famille. Ces fonctions constituent ce qu’on appelle le travail reproductif, c’est-à-dire celui qui assure la production et la reproduction de la force de travail, au niveau quotidien (qui lave les chaussettes?) et au niveau générationnel (porter puis éduquer des enfants). Le travail reproductif est assigné aux femmes*, qui sont supposées être nées pour celui-ci et l’effectuer gratuitement et de bon cœur.
Les bénéfices du secteur de la production et du secteur de la reproduction, en plein boom, sont en grande partie assurés par le travail gratuit ou sous-payé des travailleuses et travailleurs des secteurs dits « essentiels ». Ces travailleureuses sont en grande majorité des femmes*, et sont pauvres. Leur accorder un maximum de 0,4% d’augmentation salariale, alors que le BEL20 se noie dans l’argent et que le quotidien est de plus en plus cher, c’est dire que nos heures de vie leur sont dues parce que nous ne sommes rien.
Les patrons veulent « réduire leurs coûts », mais nous produisons tout. Nous reproduisons tout. Nous faisons tourner ce monde, ils doivent rendre l’argent qu’ils gagnent sur notre travail. Les syndicats en front commun appellent à la grève nationale, nous appuyons cet appel. Inversons le rapport de force dès ce 29 mars en bloquant la machine. Toutes en grève !
*toutes les femmes et minorités de genre