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Plus de respect et d’attention pour le travail des soins. C’est ce que demandent aujourd’hui plus que 30.000 femmes* en Belgique.
« La colère de nombreuses femmes grandit et c’est pourquoi elles ont fait grève aujourd’hui et ont participé à des manifestations et à des actions. » C’est ce qu’affirme le Collecti.e.f 8 Maars, un mouvement de féministes et de syndicalistes, d’organisations de femmes et de nombreuses autres organisations de la société civile. Dans 13 villes différentes et grâce à la collaboration d’au moins 70 organisations et collectifs différents, les femmes sont descendues et se sont approprié les rues de leurs villes. Que ça soit pour des initiatives propres ou des collaborations de plusieurs organisations, pour des actions de grève, des manifestations, des spectacles, des festivals ou encore, des activités culturelles.
« Tout le travail que les femmes consacrent à la prise en charge des soins de proches ou non est gravement sous-évalué et sous-payé. Que ce travail soit effectué dans le cadre d’un emploi rémunéré ou à la maison ». Cela se reflète également dans les nombreux témoignages lus lors des actions et partagés aujourd’hui sur les réseaux sociaux avec le hashtag #Greve8Mars. « Les politiciens disent qu’ils trouvent les femmes au foyer improductives. Ils retirent même aux parents qui travaillent à temps partiel leur place dans une crèche néerlandophone. En raison du manque d’investissement qu’ils ont eux-mêmes initié. Cela montre leur vision totalement erronée du travail des soins.
« Le temps-partiel est encore et toujours la plus grande cause de l’écart salarial en Belgique (23,1% en 2023). Pour nous, la majorité de ces temps-partiels ne sont pas réellement choisis. D’abord parce que dans beaucoup de secteurs dits « féminins » comme les maisons de repos ou le commerce, les patrons ne proposent que des contrats à temps partiels. Par ailleurs, quand il semble choisi, ce choix est le plus souvent contraint. Il est en effet quasi impossible de travailler à temps plein, lorsqu’on exerce un métier dont la pénibilité nous casse la santé. Ou lorsqu’on attend des femmes de compenser (majoritairement seules) le manque criant d’accès à des services publics de qualité pour l’accueil des enfants, des personnes porteuses d’un handicap ou âgées, ou encore des transports en commun. Tout reste encore à inventer pour rendre permettre aux femmes de travailler à temps plein de manière confortable et pour, ainsi, avoir une réelle autonomie économique et financière. »
De nombreuses militantes soulignent les bas salaires et les conditions de travail difficiles dans les secteurs typiquement féminins. « Les foyers d’accueil, les hôpitaux, les crèches et les établissements d’enseignement souffrent du manque de personnel. De nombreuses femmes y travaillent à des salaires bien trop bas et avec des contrats précaires. Cependant, une augmentation significative des salaires n’est pas à l’ordre du jour, car le gouvernement continue de bloquer l’augmentation des salaires»,
La lutte contre les violences faites aux femmes figure également en tête de l’ordre du jour de l’appel à la grève *link* diffusé par Collecti.e.f 8 Maars en janvier. « Sur le plan préventif, trop peu de choses sont faites pour lutter contre la violence à l’égard des femmes. Cela inclut les services auxquels les femmes peuvent s’adresser si elles sont dans une relation abusive. Ces services ne sont pas accessibles. La Belgique a signé la déclaration d’Istanbul, qui définit ce qu’un gouvernement doit faire pour prévenir la violence. Mais à part quelques votes symboliques dans cette législature politique, très peu de choses changent en pratique ».
« Nous pensons que nous nous trouvons aujourd’hui à un moment très important : 2024 est une année électorale à plusieurs niveaux politiques. Les politiques du gouvernement fédéral Vivaldi et des gouvernements régionaux ont exacerbé les inégalités. » Partout dans le monde, les forces de droite et d’extrême droite progressent, ce qui, selon le Collecti.e.f 8 Maars, menace grandement les droits des femmes, des femmes racisé.e.s, et des groupes LGBTQIA+. « Dans ce contexte, nous devons être extrêmement vigilantes et défendre plus que jamais une société où règne l’égalité et la solidarité avec celles et ceux qui ont moins. Une société où tout le monde est inclus.es et bienvenu.e.s ! ».
Enfin, le Collecti.e.f 8 maars met l’accent sur la solidarité avec les femmes partout dans le monde. « Trop de femmes sont touchées par la guerre ou les catastrophes climatiques et accablées par des inégalités extrêmes. Au moins 1 pays sur 4 dans le monde a répondu à l’appel à la grève du 8 mars en étant solidaire les uns des autres et avec le slogan : « Quand les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête ».
*Les femmes, minorité de genre et toute personne perçue ou qui se reconnaît en tant que telle.
GALLRIE
PRESS
FRANçAIS
Pourquoi une nouvelle grève féministe ce 8 mars ? – Axelle Mag
15.000 manifestants attendus à Bruxelles le 8 mars pour la « grève des femmes » – BX1
NEÉRLANDAIS
ACTIONS LOCALES ET REGIONALES
***Ca arrive, d’abort un petits dodo***