8M, mouvement transnational de grève féministe

La grève du 8 mars s’inscrit dans la 4ᵉ vague féministe que nous vivons en ce moment-même. Le premier appel à la grève est lancé en 2017 par Ni Una Menos (Argentine), et va être repris par des millions de femmes* à travers le monde. Nous vous présentons ci-après les événements qui nous ont amenées jusqu’ici, jusqu’à la grève féministe en Belgique, en 2020 (1).

2015

Le mouvement argentin « Ni Una Menos » naît en réaction au taux élevé de féminicides dans le pays. La lutte contre les violences faites aux femmes s’anime alors de rage et d’un sentiment d’urgence. Une des victoires de ce mouvement est d’avoir réussi à renverser la posture de victime imposée par la lecture médiatique des violences de genre : c’est désormais le mouvement féministe qui raconte le pourquoi et le comment des violences machistes, et qui s’organise pour y mettre un terme.

2016

Le mouvement des Czarny prostest en Pologne voit plusieurs milliers de femmes* faire grève et manifester contre la restriction du droit à l’avortement par le pouvoir ultraconservateur, un droit déjà extrêmement réduit dans le pays.

En Argentine, le féminicide brutal de la jeune Lucia Perez, étalé dans la presse, est rapidement suivi par 1 heure d’arrêt de travail dans tout le pays. Les féministes argentines vont établir les liens entre féminicides, violences économiques, sociales, coloniales et territoriales.

En octobre, lors de la grève des Islandaises contre le gender pay gap, des milliers d’entre elles quittent leur lieu de travail 2h plus tôt. Cette mobilisation résonne à l’international, et contre-balance l’image bien répandue d’une Islande égalitaire.

Les actions irlandaises contre le 8ᵉ amendement, qui interdit l’avortement, vont déboucher sur un référendum historique et l’abolition de l’amendement liberticide. Leur campagne va également marquer les esprits bien au-delà des frontières nationales.

Non una di meno se met en place en Italie à l’occasion de la journée mondiale contre les violences faites aux femmes*, pour notamment revendiquer notre autodétermination.

2017

En janvier, la Women’s March sur Washington rassemble des centaines de milliers de femmes* contre la présidence de Trump et pour les droits des femmes*, des personnes migrantes et des personnes LGBTQI+. À travers le monde, ce sont des millions de personnes qui marchent ce jour-là.

« Le streghe non se ne sono mai andate » (les sorcières ne sont jamais parties) – Non una di meno, février 2017

Un appel international à une grève des femmes* le 8 mars est lancé, à l’initiative du mouvement Ni Una Menos et de la Women’s Strike étasunienne. Des grèves féministes auront lieu dans 55 pays !

2018

La grève du 8 mars 2018, encore plus impressionnante que la précédente, rassemble des millions de femmes*. Rien qu’en Espagne, elles sont plus de 5 millions à travers 120 villes, et bloquent le pays. La grève féministe espagnole se décline selon 4 axes : grèves du travail domestique, du travail salarié, de l’éducation et de la consommation.

“Si nosotras paramos, se para el mundo” – Huelga feminista internacional 8M

2019

Le mouvement 8M continue de grandir et de se renforcer à l’international ! La préparation de la 1ère grève du 8 mars en Belgique nous plonge en plein dans la vague, tout comme les Suissesses qui vont se mobiliser le 14 juin 2019 dans une grève féministe historique.

2020

L’édition 2020 s’annonce tout aussi prometteuse que les années précédentes. De nouveaux pays rejoignent le mouvement, comme la France avec l’appel « On arrête toutes » et le Luxembourg.

* Toute personne s’identifiant et/ou étant identifiée comme femme

(1) Il ne s’agit pas d’une présentation exhaustive des mobilisations et mouvement féministes dans le monde, mais de présenter certaines des étapes qui ont construit le mouvement 8M jusqu’ici.

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